Avant d'être une mère ...

Avant d'être une mère, il y a 4 ans et demi, j'étais simple et basique, avec des miches devant et des miches derrière.
Mes cheveux étaient coiffés comme ils se mettaient sur l'oreillé, je n'avais aucune velléité de coiffeuse ni de coiffure, je ne suivais la mode que dans les magazines comme on se cultive sur un sujet qui pourrait être abordé, un soir de ribouldingue.
Car en effet, pour les ribouldingues, j'étais toujours partante, voire très "dansante" au bord de la "convulsivité" (j'invente pour l'occasion, c'est nécessaire), du genre à faire chauffer la gomme sur la piste au moindre air de funky, même Gilbert Montagné était un prétexte au déhanchement  et crois moi, du burn out de semelle il y en a eu !
Je n'hésitais pas à harceler, après quelques coupes de champagne (ma région m'y oblige), le DJ (une pratique courante en province, bien que peu glorieuse, surtout si tu persistes à le faire, passé la trentaine ...) pour qu'il me passe Billie Jean, "ma préférée chanson".

Et puis, un jour, numéro 1 est arrivé et là, finies les dédicaces à la con réclamées au DJ du Macumba, imbibée au kirsch comme un biscuit à charlotte, fini de chanter "fou ta cagoule" à tue-tête, fini aussi le ventre plat et à moi les "encore plus grosse miches" ... mais pas seulement ...

Je crois que dès que je suis devenue mère, je me suis dit (put*** ! je vais plus jamais dormir mon compte, mes yeux vont sécher) que je ne devais plus me laisser aller à la simplicité de ce que dame nature m'avait jusqu'alors octroyée... J'avais décidé d'être une belle maman, pour mes enfants (et de quitter ce corps d'otarie pour mon époux), alors j'ai fait des efforts, des petites coquetteries, du qui sent bon dans le cou, des mèches dans les cheveux et surtout un effort pour m'habiller ... autrement ...
Aujourd'hui tu me verrais, tu virerais ta cuti c'est sûr. J'ai laissé pousser mes cheveux, c'est du délire, je pourrais passer la journée à me faire des nattes, si j'avais pas bureau aussi souvent.

Avant, aussi, il ne fallait pas trop me faire chier, aujourd'hui il ne faut plus me faire chier du tout.
Je suis une mère qui fait comme si tous les jours elle vivait dans la brousse et devait défendre ses petits de toute sorte de dangers (les mains sales, la morve au nez, le biscuit collé aux bord des lèvres des autres enfants, un regard ambiguë, un regard tout court, pas de regard, un regard à conjonctivite, des ongles trop longs etc ... Si tu es mère tu connais aussi très bien toi même cette liste de tous les dangers et tous ces pièges tendus sans cesse par la vie communautaire).
En position du tigre enragé à tous les carrefours, je défie du regard le premier qui croit ne pas devoir se servir de sa pédale de frein pour me laisser passer  au passage piétons.

Évidemment ce qui a foutrement changé aussi, c'est le moment des repas (qui pouvaient consister à l'époque en une bière ambrée, en entrée et un pot de noix de cajou en plat principal), si bien relaté ici,  que même si t'as pas encore d'enfants tu peux t'en servir comme  simulateur (et surtout grave te marrer en le lisant !).
Tu le sais comme moi rare aussi sont les parents qui parviennent à dormir une fois la progéniture née. La mère souvent est déjà débitrice avant l'arrivée du petit, compte tenu qu'elle était en mode bidibules depuis déjà 9 mois ... Vas-y chérie, essaie donc de dormir "sur la tranche" pendant 9 mois sans te cyanoser tout un côté du corps et en parvenant quand même à te reposer pour faire tourner cette usine 24/24.

Bref, tu vois presque rien ne change sans ta volonté, à l'arrivée d'un premier ... Presque...

Quand même, il y a une chose qu'il faut retenir : c'est que dès que tu as un enfant, tu fais plus partie de la communauté du Macumba, certes, mais tu intègres THE communauté, la plus dingue et riche d'humanité : celle des parents et là, Champaaaaaaaaagne ! 

Edit :  si t'as décidé de pas changer de communauté en considérant que de l’humanité y'en avait déjà "plein" au bureau et quand tu fais tes courses, je peux comprendre aussi ...