mardi 20 octobre 2015

Changement de programme ...


Après une nuit hachée de petits réveils pour cause de Couiny au nez bouché, je me réveille à 7h en sursaut.

En effet, Sweety m’explique comme il peut (comprenez, il m’agresse au saut du lit) qu’il doit filer au bureau plus tôt que prévu pour une urgence « tombée » pendant la nuit... (Comprenez : il faudrait que tu t’occupes des 3 petits ce matin, alors que c’est SON TOUR).  

Je décide, dans ma grande mansuétude teintée d’un profond agacement quand même, de le soulager du rendez-vous pris la veille pour 7h45, en emmenant moi-même Couiny chez le pédiatre (comprenez : il me reste 45 minutes pour que tout le monde petit déjeune, que j’habille tout le monde et moi-même pour être à l’heure chez le pédiatre).

 À 7h30 pétantes je sors de chez moi avec ma sirène qui n'est plus du tout d'accord pour qu'on la véhicule en poussette. Je me remémore une phrase de l'émission Super Nanny, visionnée hier soir les yeux mi-clos, que les parents doivent dire aux enfants : "c'est maman qui décide !", mais en fait, je me perds un peu aussi en explications quant « au rendez-vous chez le pédiatre » et « le principe de base de ponctualité auquel on doit tous se plier » ce dont la petite Couiny se contrefiche.

(Note à moi-même : revoir la séquence sur la  fermeté proposée par Super  Nanny dès que possible).

Légèrement en avance (10 minutes sur ¼ d’heure, on en parle ou pas ?), sur le trajet je m’arrête à la boulangerie pour prendre des croissants pour les dames de la crèche et pour le pédiatre.

C'est pas parce que ma journée commence de manière merdique fantaisiste, que celle des autres ne doit pas commencer par une gentille surprise.

Le pédiatre me félicite de ma ponctualité et sans doute AUSSI de mon corsage incomplètement boutonné. Ça lui fait deux surprises si on compte  le croissant (oserais-je dire 3 ? pour être exacte).

Couiny ayant de nouveau une surinfection pulmonaire il m'indique de passer dès ce matin à la pharmacie du coin pour commencer au plus tôt le traitement.

Mon cuisseau me remercie de cette course en talons/poussette.
La pharmacie « du coin » n’ouvre qu’à 8h30.
Je décide de filer déposer à la crèche Couiny qui entre temps nous a gratifié d'une « selle normale » (ça aurait en effet pu être pire). Les dames de la crèche sont ravies pour les croissants et l'une d'elle encore plus d'avoir tout de suite la couche de Couiny à changer. Ça lui fait deux surprises à elle aussi.

En quittant les lieux je manque de repartir avec ma Couiny qui s’est accrochée fermement à mon cuisseau. A ce moment précis, son regard me fait penser à celui de Heidi forcée de quitter Grand-Père et sa montagne pour toujours ...

J’en profite pour dire à une des dames de la crèche que ma bouteille d'ACE orange m'a échappée des mains dans le local à poussettes, que « j'ai ramassé les bris de verres mais qu’un peu de jus s’est renversé par terre » (Comprenez : j’ai pas eu le temps d'y passer mon paquet de mouchoirs, la petite Heidi tentait, pendant que je ramassais les bris de verre, de s'échapper malgré mes cris de ralliement (note à moi-même revoir ABSOLUMENT toute la dernière saison de Super Nanny ).

Je parviens à quitter les lieux après m’être acquittée d’une dernière formalité administrative (comprenez : remplir ET signer la « petite fiche » du protocole de soins que la crèche nous demande désormais systématiquement de remplir) et je file à la pharmacie près de chez moi (à l'autre bout de la crèche) chercher les médicaments pour les rapporter à Couiny.

Cependant, afin de ne pas être trop chargée ce soir, je décide de déposer une partie des boîtes à la maison avant de retourner à la crèche laisser le reste.

J'arrive. Essoufflée.

Couiny m'a vue, elle croit que c'est la fin de la journée et que je viens la rechercher. Tu verrais son sourire et ses sauts de cabri.

La dame de la crèche me dit qu'elle n'est pas autorisée à administrer l'antibiotique.
Du coup, je pose toutes mes affaires, enfile mes sur chaussons de docteur des Urgences, prends ma Couiny conciliante sous le bras et lui administre le traitement.
J'informe la crèche que j'ai pris aussi rendez-vous avec la Kiné pour faire une séance ou deux de Kiné respiratoire.

Au moment de partir, Couiny me refait « le regard  Heidi ». J’ai envie de prendre ¼ de Lexomil. Mais je n’ai plus le temps. Je dois filer prendre le bus 73.

Sur le chemin, je passe devant le Franprix.
Je décide de me prendre une petite collation histoire de tenir pour la matinée.
Dans le rayon des gâteaux, je repense à la raclette de samedi soir et la truffade de dimanche midi. Je n'ai plus de petit creux, plus que des pleins.

En me dirigeant vers la sortie,  je croise une vieille dame très coquette. Je me demande si, avec toute l'énergie que je dépense à 40ans ¾, j'aurai ENCORE l'idée ET la force de me mettre sur mon 31, a passé 80 ans,  pour aller de bon matin faire mes courses chez Franprix.
J’en viens très vite à la conclusion que « probablement non ».
Je serai sans doute devenue une vraie feignasse et me ferai probablement livrer, accueillant le coursier en slip, parce que si ça se trouve, je n’aurai plus toute ma tête…

 (Ce matin, le ciel était beau, rose et le jour se levait à peine quand j'ai quitté la crèche ...)
 
Bref, à 10h00, j’arrivais au bureau.

11 commentaires:

  1. Si tu savais comme on oublie vite ce genre de désagrément. A 80 ans tu seras pomponnée, et tellement contente qu'une petite main ne t'ait pas tartiné de confiture !

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  2. Allez, je gage qu'à 45ans , tu te lèveras à 6h30, et tu savoureras ton thé du matin, pimpante et pomponnée, en réalisant soudain que c'est quand même trop cool de n'avoir plus personne à préparer le matin . Et à 8 heures tu diras: allez, chaussures, manteau! On y va.
    Plus de poussette, plus de sacs de crèche... Plus que trois cartables portes chacun par son propriétaire... Courage, tu tiens le
    Bon bout.
    N'empêche, les croissants pour lé pédiatre et les dames de la crèche. Whaou ! Un truc que je n'aurais jamais pense/pris le temps de faire!

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    1. j'avoue les croissants c'est sympa (moi je pense que j'aurais mordu tout le monde :s)

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    2. Pour les croissants j'étais en avance et c'est vrai qu'on ne fait que trop rarement ce genre de choses, alors je me suis dit : si tu y penses fais le ( je suis une malade genre). Et qu'on on pour répondre à So je dois dire que tout ce branle bas de combat me donne la sensation formidable d'être vraiment utile et malgré mon travail "à coté" d'être quand même auprès de mes enfants quand il le faut.

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  3. Rien que de te lire ça m'a fatiguée ! Je rejoins So, en grandissant certaines choses s'allègent...je commence à toucher ça du bout des doigts de pied et...c'est bon....
    (certaines choses s'alourdissent aussi parallèlement, on ne va pas se mentir, hein...mais comme elles sont différentes, on goûte au plaisir de la nouveauté et de la "surprise")

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    1. Salut au Petit Bonheur j'aime bien ta façon de me présenter "l'avenir" meilleur, enfin un autre avenir ... J'étais à deux doigts de m'imaginer cool relax...

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  4. Bon, il faut des précisions sur le point important de ton post : c'était quoi le problème tombé pendant la nuit ? :-)

    La galère réussi toujours aussi bien à ta plume.

    Bises de ta copine poilue

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    1. Salut Miss barbe ! Le problème c'était plus d'Internet, plus de messagerie, coupé du monde quoi ...
      Merci du compliment ! J'ai rédigé ce billet dans le 73 seul moment de pause avant d'arriver au bureau où la fatigue m'est tombée dessus comme une vieille morue.

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  5. OK pour toi c'est galère mais pour nous, qu'est ce qu'on rigole...
    Bises et à très vite pour un tête à tête
    Carine

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    1. Mais c'est bien toi ??? MA Carine ??? Merci de ton com et surtout n'hésite pas à repasser ici avant notre prochain tête à tête... au moins tu auras de mes nouvelles !

      Bisous

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