Notre projet : faire le tour du Monde ...

J'aime beaucoup lire ce genre de titres  de billet chez certaines bloggeuses que je suis depuis un moment...

 

Des titres de billet comme "prendre un virage" ou  "changer de vie" suscitent toujours ma curiosité et mon enthousiasme.

Je me dis alors : "bon sang, enfin quelqu'un aujourd'hui qui prend sa vie en mains et change son destin !"...

Je te dis pas la déception quand, finalement, je découvre à la lecture du billet qu'il ne s'agit pas du tout d'un vrai changement, ni d'un grand projet mais d'un coup de pub pour une bagnole (par exemple).

J'ai l'empathie sensible, trop peut être. La réjouissance facile, souvent proportionnelle à mon immuabilité. Je vis mes grands projets... par procuration.

J'aimerais du changement, mais bien maitrisé et sans toucher à ma routine.

Je voudrais, mais au fond, je veux pas.

 

Du coup vous m'excuserez pour l'effet d'annonce. Je ne pars pas faire le tour du monde.

 

J'ai pourtant bien essayé de décider Sweety ce matin, sur le quai de la gare, en attendant mon train de banlieue, lui proposant un tour du monde, à vélo, avec nos trois marmots.

J'ai dû manquer d'arguments (ou de conviction, ou alors c'était pas le moment, il était pas dans le bon mood), il a répondu "ça m'intéresse pas". 

Dès fois mon Sweety manque de fantaisie.

Quand je l'ai épousé, il me semblait être l'homme de tous les possibles. Ce matin j'ai réalisé que non.

 

Il n'a vu dans cette proposition de tour du monde qu'une porte ouverte "à toutes les emmerdes" (le premier prélèvement pour les impôts venait de passer, il était en mode #badmood). J'ai fini par conclure et lui dire qu'il était "comme un pigeon" [j'ai fait exprès de choisir l'image du pigeon, mais il n'a pas relevé. Il a dû se dire "avant de l'épouser, j'imaginais qu'elle ne serait pas une emmerdeuse" ...] a qui on avait couper les ailes".

 

Je te rassure, pendant que j'essayais de le convaincre, je n'avais moi même absolument pas envie de faire ce foutu tour du monde (mais je suis commerciale de profession, j'aime convaincre). C'est ce qui nous caractérise nous les femmes, des fois, on dit des trucs juste pour voir.

 

Moi  j'avais juste envie de tout quitter pour aller ouvrir une maison d'hôtes dans le Larzarc et regarder nos enfants déscolarisés, jouer pieds nus dans l'herbe, avec un peu de boue sur le visage et une plume (de pigeon) piquée dans les cheveux. 

apprendre, l'air, apprendre l'eau. 

L'école de la vie quoi. Ce que font toutes les mères que je suis sur Instagram en ce moment. 

 

Comme vous, je suis une emmerdeuse (ben si).

 

Je ne sais pas si c'est aussi le cas pour vous, mais je suis dans une période où vraiment je me pose des questions sur ce que l'on fait de nos chiennes de vies (la mienne et celle de Sweety, parce que lui "ça va bien" -en dehors des impôts qui l'emmerdent- il a pas envie de se demander "quoi").

 

Enfin, voilà, il n'y a pas de projet de tour du monde pour ce qui concerne 2016 et le Nid.

Mais qu'est ce qu'il m'a fait rire ce matin Sweety, quand on parlé de tout ça. Enfin surtout moi, j'ai parlé.

Qu'est ce que ça fait du bien de rire et de se laisser aller à divaguer sur des projets qu'on ne mènera pas et qu'on a même pas envie de mener, de toute façon.

Enfin, si quand même, il y a bien deux trois trucs que j'ai envie de changer, mais pour ça je n'ai qu'à ressortir quelques unes de mes lectures de chevet pour m'aider à prendre le bon chemin, celui de la bienveillance, par exemple, celui de l'organisation, celui de l'écoute aussi ...  (j'ai des plaisirs simples #jesuisunefemme).

 

Et puis Sweety est quand même l'homme de tous les possibles ... je n'avais pas imaginé un jour que ma vie serait celle là ... et grâce à lui, grâce à nous, grâce à ce que nous avons fondé, nos enfants entre autres, cette vie est un peu comme un tour du monde, des émotions, des apprentissages, des découvertes de soi, des richesses de l'autre ...