dimanche 10 novembre 2013

Profession : Parents - part I

Ce billet pourrait s'adresser aux futurs parents actuellement torturés par mille et une questions du type "on se lance" ou "on va attendre encore un peu", mais il peut aussi intéresser les parents qui hésitent entre "on est bien à quatre et puis je n'ai que deux mains" et "deux enfants, cette moyenne nationale me file le bourdon, je vais me faire greffer une troisième paire de mains".

Docteur Bibiche aujourd'hui peut peut être t'aider à prendre une décision et lever certains doutes ...

Tu vas rire mais, en ce qui me concerne, avant l'arrivée du premier enfant, deux questions me taraudaient : qui va faire la fête à ma place si je choisis d'avoir un enfant maintenant ? (évidemment je n'avais pas 12 ans non plus quand Sweety m'a aidé à me décider, il était raisonnablement temps pour moi de penser à la maternité et puis au bureau je me faisais chier) et comment vais-je expulser cet enfant au terme des neuf mois de gestation ? Là en fait, tu connais la réponse, mais comme toute femme qui se respecte, tu as ta liste de questions à te poser, que même si tu as la réponse, tu vas te la poser quand même, cela s'appelle la flippette ...

En ce qui me concerne et comme pour 80% des femmes de ma génération* qui tombent enceinte pour la première fois,  notre premier enfant a vraisemblablement été conçu une nuit de 31 décembre, après quelques verres d'alcool, ce qui évite de réfléchir trop longtemps aux deux précédentes questions ...
A ce stade d'ailleurs, tu sais que l'esprit Saint n'y sera pour rien en ce qui concerne ton cas et tu ne te demandes plus comment sortira cet enfant de ton corps (tu ne te demandes plus rien, en fait).

Une fois la confirmation de grossesse obtenue par le biais d'un test, tu vas naturellement culpabiliser pour ton job et te demander comment tu vas l'annoncer. Patience, tu as minimum 3 mois pour faire ton coming out, au mieux tes seins t’auront trahie avant, tu n'auras du coup plus rien à annoncer, si ce n'est ta nouvelle profondeur de bonnet...
Par la suite tu prendras rendez-vous chez ton gynécologue pour confirmer cette bonne nouvelle et la première question que tu lui poseras, si tu es honnête, concernera ton problème avec l'alcool : "Docteur si vous ne vous trompez pas sur la date de conception de notre futur enfant, je dois vous avouer que le soir du miracle j'étais imbibée comme un baba au rhum (j'exagère pour les besoins du récit...) cela aura t-il un impact sur le divin enfant ?". Généralement il te rassure et te conseille tout simplement de ne plus toucher une goutte d'alcool jusqu'à la naissance.
C'est le début des sacrifices.
Bon bref, les neuf mois s'écoulent (chez moi c'est plutôt 8 mois) et tu as un gynéco extra qui pense à te proposer une radio du bassin et qui t'explique que le tien est trop étroit (ha bon ?) et que du coup on procèdera à une césarienne. C'est parfait, tu sais enfin comment se fera l'expulsion et du même coup tu rayes de la liste de naissance "bouée, crème pour les hémorroïdes, coussin de velours, slips molletonnés".
Sache le, ces dernières pensées égoïstes sont vraiment les dernières car à l'arrivée d'un premier nouveau né, pour toute mère anxieuse qui se respecte,  TOUT devient une source d'inquiétude, H/24 : aller faire pipi, prendre une douche, se laver les cheveux (ou pas) et je passe sur ce que certains appellent pudiquement faire "la grosse commission" parce que franchement, tu t'éloignes tellement longtemps de ton petit que tu préfèreras être constipée, au moins un peu au début ...

Ensuite, si tu es maso comme moi, tu choisiras d'allaiter, avec une césarienne c'est un régal. Tu iras louer à la pharmacie un pèse bébé et surtout, ce que Sweety s'est obstiné à appeler pendant 6 mois, une tireuse à lait (Sweety est un amateur de bières) comme ça pendant que ton mari donnera de ton lait au biberon la nuit pour que soi-disant tu puisses dormir un peu pour "récupérer",  tu seras quand même obligée de te lever parce que tes seins seront à la limite d'exploser. Si bien qu'une fois debout et soulagée de la mamelle, tu vaqueras à toute occupation indispensable, du type, lancer une lessive, plier du linge, couper des cotons carrés (parce que tu as peur d'être complètement débordée les jours, les mois, les années qui viennent, c'est comme de faire des provisions en temps de guerre), bref tu te recouches épuisée, pour à peine deux heures.
Au stade où tu en es, tu te remémores les bons conseils prodigués lors de ton séjour à la clinique, au titre desquels : le bébé est une éponge, il ressent toutes tes émotions. Pour le coup, des émotions te submergent, le stress, la peur, l'anxiété, le bonheur; mais ça c'est uniquement quand ton éponge a fini par se rendormir, repu pour jusqu'au moins les 45 minutes à venir et là autant dire que tu tombes d'épuisement et du coup  tu n'as même pas conscience de ce bonheur.

Bref, les mois vont passer, tu vas rapporter à la pharmacie tout ton attirail et voir en même temps s'il existe une drogue assez forte pour stopper la chute des cheveux, permettre à ton corps de retrouver des proportions honnêtes et surtout récupérer les neurones que tu as laisser une nuit, tu sais plus laquelle et surtout tu sais plus où. Je t'épargne du temps : cette drogue n'existe que dans le show-business, donc prends sur toi.
L'étape suivante est celle pendant laquelle tu cherches un mode de garde pour la prunelle de tes yeux et là ça se complique encore un peu surtout si tu habites près d'un parc pour enfants. De ta fenêtre tu observes sans complaisance les nourrices qui sortent au parc des poussettes, rejoignent leur consœurs ou  passent des coups de fil à leur copines. Plus tard tu vas faire quelques courses au Monoprix et tu retrouves les mêmes nourrices, en grappe, à l'entrée du Monoprix : il pleut, elles abritent les poussettes. Bref tu fais un calcul rapide et en conclues qu'une nourrice ça coûte très cher pour simplement sortir ta poussette. Bien que tu aies entrepris toutes les démarches depuis bien des mois pour mettre ton enfant en crèche, ta demande n'aboutira pas avant la rentrée de l'année d'après. Oui en concevant ton enfant une nuit de Saint Sylvestre tu réalises le peu d'ambition professionnelle qui t'animait à ce moment là et tu commences à rédiger un courrier à ton employeur pour lui dire que n'ayant pas trouvé de mode de garde tu vas devoir prolonger ton "congé" maternité...

Le temps passe et au terme d'une absence d'une longue année tu reviens au bureau (le même où, avant d'être enceinte, tu disais à tes collègues que "les gosses c'est pas mon truc") et tu retrouves tes collègues, les mêmes qu'avant mais, mais mais mais tu as pris du RECUL, tu RELATIVISES... ça tombe bien parce que tes collègues vont vite voir que tu as laissé ton cerveau à la maison et que ton fond d'écran a changé. A l'heure pétante tu files chercher ton éponge et pendant la pause déjeuner tu regardes toutes les photos que tu as prises pendant ton congé mat, pour palier au manque que te procure son absence, absence d'autant mieux éprouvée que tu peux enfin profiter d'être revenue au bureau pour te REPOSER (oui parce que pendant tout le temps où tu l'as gardé tu as oublié de faire la sieste en même temps que lui, un principe DE BASE à ne pas négliger).

Ce premier enfant sera un chamboulement complet et si tu veux un conseil, ne pense plus jamais à ta vie d'avant sinon tu feras une dépression.

Si tu veux la suite reviens demain, (paye ton teasing ...)




*Source statistique maison

2 commentaires:

  1. L'allaitement avec césarienne et 3e (ou plus) enfant, un régal...Je confirme !
    Quant au recul quand on retourne au boulot, j'ai beaucoup apprécié ! On s'en fait moins et on relativise beaucoup plus que celles et ceux qui n'ont pas d'enfant ( en tout cas dans mon boulot c'est flagrant !) et on apprend à optimiser un max le (peu) de temps disponible. Bref, être parent c'est pas tous les jours la fête mais c'est un boulot passionnant où l'on développe de vraies compétences que l'on peut même utiliser au boulot. Un métier impossible mais passionnant.
    Sinon, à part ça, tu t'en sors ? Pas trop fatiguée ? T'arrives à dormir plus de 10 minutes d'affilée ?
    Bises

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    Réponses
    1. Bonjour au petit Bonheur ! Tant mieux si tu as pu te reconnaitre un peu toi aussi (ça me fait sentir moins seule ;-) ). Parents est le plus beau métier du monde et c'est celui dans lequel je me sens le plus à ma place et le plus utile c'est dire ! On apprend clairement beaucoup sur soi et sur tout ce dont on est capable finalement ... Je m'en sors pour l'instant car Sweety est là mais bizarrement j'ai l'impression que ça va aller (j'ai bien noté toutes les bonnes adresses que tu m'avais envoyée et j'ai d'ailleurs contacté chacun des organismes avant l'arrivée de Couini, au cas où ...) Je suis fatiguée mais pas trop, c'est louche non ? on en reparle quand Sweety aura repris le boulot ;-)
      J'espère que le deuxième article t'aura plu aussi, ne manque pas le 3ème ...Teasing de dingue !

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